mardi 5 mai 2015

Cardinal Tauran : « Faire plus que jamais place au dialogue avec les musulmans »

ROME
Cardinal Tauran : « Faire plus que jamais place au dialogue avec les musulmans »
22 avril 2015, déclaration du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a rendu publique une déclaration sur le dialogue avec les musulmans. Évoquant les récents événements – attentats, projets d’attentats, décapitations au nom de l’islam – relayés par les médias, ce dicastère invite vigoureusement à ne pas céder à la stigmatisation de la communauté musulmane. « La grande majorité des musulmans ne s’identifient pas aux récents actes barbares » précise-t-il. Devant le risque de voir augmenter la haine et la violence religieuse, il appelle à renforcer la fraternité et le dialogue. « Poursuivre le dialogue, même lorsqu’on éprouve la persécution, peut devenir un signe d’espérance » a-t-il ajouté.


Les récents événements nous obligent à nous poser la question suivante : « Y a-t-il encore une possibilité de dialogue avec les musulmans ? » La réponse est : oui, plus que jamais. D’abord parce que la grande majorité des musulmans ne s’identifient pas aux récents actes barbares. Malheureusement, aujourd’hui, le mot « religieux » est souvent associé au mot « violence », alors que les croyants se doivent de prouver que les religions sont les hérauts de la paix et pas de la violence.
Tuer au nom de la religion n’est pas seulement une offense faite à Dieu, c’est aussi une défaite pour l’humanité. Le 9 janvier 2006, le pape Benoît XVI, s’adressant au Corps diplomatique et parlant du danger d’affrontements entre les civilisations et en particulier le terrorisme, affirmait : « Aucune circonstance ne peut justifier cette activité criminelle, qui couvre d’infamie celui qui l’accomplit et qui est d’autant plus blâmable qu’elle se pare du bouclier d’une religion, rabaissant ainsi au niveau de son aveuglement et de sa perversion morale la pure vérité de Dieu » (1).
Malheureusement, ces derniers jours, nous avons assisté à une radicalisation de la communauté et du discours religieux, avec le risque qu’augmente la haine, la violence, le terrorisme et la stigmatisation croissante et banale des musulmans et de leur religion.
Dans un tel contexte, nous en appelons à renforcer la fraternité et le dialogue. Les croyants ont un potentiel formidable pour la paix, si nous croyons que l’être humain a été créé par Dieu, et que l’humanité est une seule famille ; et plus encore si nous croyons, comme chrétiens, que Dieu est Amour. Poursuivre le dialogue, même lorsqu’on éprouve la persécution, peut devenir un signe d’espérance. Les croyants ne souhaitent pas imposer leur vision de l’humanité ni de l’histoire, mais au contraire invitent à respecter les différences, la liberté de pensée et de choisir sa religion, la protection de la dignité humaine et l’amour de la vérité.
Nous devons avoir le courage d’examiner la qualité de notre vie de famille, nos méthodes pour enseigner la religion et l’histoire, et le contenu des homélies dans nos lieux de culte. Par-dessus tout la famille et l’éducation sont la clé pour que le monde de demain soit fondé sur le respect mutuel et la fraternité.
Unissant nos voix à celle du pape François, nous disons : « La violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation, parce que le Tout-Puissant est le Dieu de la vie et de la paix. Le monde attend, de la part de tous ceux qui prétendent l’adorer, qu’ils soient des hommes et des femmes de paix, capables de vivre comme des frères et des sœurs, malgré les différences ethniques, religieuses, culturelles ou idéologiques (Ankara, 28 novembre 2014) (2).

 (*) Traduction et notes de La DC.

 (1) Cf. DC 2006, n. 2351, p. 104.

 (2) DC 2015, n. 2518, p. 16.

dimanche 3 mai 2015

LE MESSAGER mois de Mai

 lien : https://www.dropbox.com/s/04imohvdnfu3mm9/Le%20messager%20de%20%20mai%202015.pdf?dl=0


éditorial : Que de choses à faire en ce mois de mai ! Le 1er mai, la fête de la cathédrale le 3 mai, la victoire de 1945 le 8 mai,  Notre-Dame de Fatima  le 13 mai, fête de l’ascension le 14 mai, fête de la Pentecôte le 24 mai, fête des Mères le 31 mai !
 C’est peut-être pour cela qu’il y a autant de proverbes pour le mois de mai : « mois de mai,  voix de Marie »,  « mai, mois fleuri,  doit béni », « mais pluvieux, laboureur joyeux », « en mai, fais ce qu’il te plaît ! », etc ..

 Comment donc, ne pas perdre la tête en ce mois de mai ?

Monseigneur Thomazeau disait lors de ma retraite cette année à Lérins : « on veut changer le monde par l’action, mais il est à changer d’abord par l’offrande .»
C’est-à-dire ? C’est-à-dire, quel est le sens véritable de la vie ? Agir oui, mais pour aller où ? Beaucoup vivent simplement pour un métier, une famille, un repas, un toit.  Et ? Et en fait, beaucoup ont renoncé à donner un sens à leur vie.  Un sens réel,  plein et entier,  qui offre une joie profonde et oriente toute la vie. Faut-il aller faire le djihad en Syrie pour redonner du « goût » à la vie ?

« Pour transfigurer le quotidien, il suffit de s'offrir jour après jour ».
En fait, le sens ne naît pas vraiment dans les « temps forts », mais dans « les temps faibles », c’est-à-dire dans la banalité du quotidien,  dans cette gratuité où nous rencontrons Jésus ressuscité. Ainsi, comme le disait Madeleine Delbrêl, « le temps d’aujourd'hui est le temps de notre foi ».

Prendre le temps de la prière, prendre le temps de la rencontre, prendre le temps de cueillir une fleur au mois de mai, prendre le temps de dire son chapelet avec Marie sont des moyens simples,  pleins et entiers de donner du sens à notre vie, de l’offrir au Seigneur, dans un amour limpide et profond et pouvoir ainsi se nourrir pour l’annonce de l’Évangile vécu en ce mois de mai !