Editorial du mois de février
Poursuivons en
février sur la douce note ambrée du cognac. Nous avons vu le mois précédent que
le repos est nécessaire tant à l’élaboration de cette production nationale
charentaise qu’à notre vie spirituelle.
Mais cette période de repos n’est pas stérile
car elle ne ressemble en rien à de l’oisiveté ! Surtout pas ! Et pour
que ce repos soit fécond, il est nécessaire de l’aérer. Comme l’eau de vie qui deviendra
cognac…
Effectivement, une eau de vie vieillit –
et donc se bonifie – tant qu’elle se trouve dans sa barrique ! Car quand le cognac
est mis dans sa bouteille, le liquide n’évolue plus. Pour bien vieillir, il lui
faut donc l’apport d’air, le parfum du bois et l’humidité des antiques
caves : toute la douceur saintongeaise. C’est pendant ces années de
vieillissement que la « part des anges » fait la joie des créatures
célestes. Il s’agit de l’évaporation naturelle ; d’où la noirceur de
beaucoup de murs charentais sur lesquels prolifèrent un champignon alcoolique.
Il en va de même pour notre âme. Elle a
ce besoin vital, pour se bonifier, d’être aérée à la prière : c’est ce
souffle divin qui élargit les horizons, ouvre de nouvelles portes et donne de
goûter autrement le monde.
Il y a la fréquentation des sacrements
(eucharistie et confession), la transmission de la foi (le catéchisme), qui
sont comme le bois des fûts. Ils apportent cette saveur essentielle à la vie de
l’âme. Ils complètent le don reçu au baptême. Ils donnent du goût là où on peut
parfois sentir du terne ou du médiocre.
Quant à notre « part des
anges, » c’est ce que l’on peut offrir gratuitement à Dieu : du
temps, une pensée, une souffrance, une joie, sa vieillesse, du chagrin… Dieu
prend ! Et là où il est facile d’imaginer une perte, c’est en fait un
capital invisible mais bien réel pour le jour où nous serons devant Dieu.
Voilà un bon programme pour ce
mois : se bonifier devant Dieu et pour Dieu. Nous serons gagnants dans
tous les cas.