jeudi 8 janvier 2015

compassion ...


Mercredi 7 janvier vers 11h 30, douze (à l'heure où ses lignes sont écrites) assassinats au coeur de Paris...
 Après un tel massacre, la conscience humaine ne peut que se révolter…
Cependant il faudra méditer sur ce que les uns et les autres pourront dire.
Sûr, il faut condamner,  et l'intégrisme islamique, et une laïcité laïcisante  qui n’offre pas beaucoup d’avenir à sa jeunesse, et une atteinte à la liberté de la presse, … 


Mais au-delà des condamnations, des réactions à vif, il nous faut rester solidaires de la souffrance humaine, la porter devant le Seigneur  dans la prière.  Le sang  qui coule, est de la même couleur pour toutes les victimes de la folie humaine.
Il faudra aussi peut-être un jour approfondir les raisons de ceux qui font de tels actes ... 


Père Benoit PARENT

 voici quelques réactions glanées dans mes lectures :

 celle du pape François : «Le pape exprime « sa proximité, sa solidarité spirituelle et son soutien à tous ceux qui, selon leurs diverses responsabilités, continuent à s'engager avec constance pour la paix, la justice, pour guérir en profondeur les sources et les causes de la haine, en ce moment douloureux et dramatique, en France et dans tous les endroits du monde marqués par les tensions et la violence »(ZENIT)

Le Pape à prier à la messe du 8  janvier au Vatican : « Prions, maintenant, pour les victimes de cette cruauté. Tant de victimes ! Et prions aussi pour les personnes cruelles, afin que le Seigneur convertisse leur cœur. »

 de Dominique Quino (LA CROIX) «  Les journalistes n’ont pas un statut d’exception devant la mort, mais s’attaquer aux médias, à la liberté d’informer (fût-ce de caricaturer), c’est refuser une société de débat, d’insolence et de pluralisme, c’est s’attaquer aux fondements de la démocratie. Nous pouvions ne pas être d’accord avec les choix éditoriaux de notre confrère, avec les provocations de certains dessins, nous ne pouvons accepter que leurs auteurs aient ainsi été condamnés à mort au nom d’un présumé extrémisme islamiste révoltant.
.. « un tel attentat peut nourrir des attitudes de rejet à l’égard de la communauté musulmane. Il peut aussi dans un sursaut citoyen susciter une réaction de solidarité face à ces terroristes ».

 de Gérard Leclerc ( FRANCE CATHOLIQUE) :
… La tête d’un journal décapitée en quelques instants par des meurtriers qui ont agi avec un sang froid glaçant, cela nous atteint, notamment nous les journalistes, directement au cœur. Avant toute réflexion un peu élaborée sur le sens d’un tel événement, ….
C’est peu de dire que la ligne éditoriale de Charlie hebdo ne rejoignait pas souvent mes convictions, elle les a heurtées plus d’une fois. Cela n’empêche pas que ce qui se détache d’abord en moi, ce sont des visages qui me sont fraternels au-delà de toutes nos différences.
….Mon frère, ce peut être aussi mon contraire. .,….
 c’était l’interlocuteur indispensable auquel s’opposer pour dépasser les certitudes superficielles et rebondir dans d’autres espaces. Équivalemment, il peut se produire le même type de relation avec des journalistes adversaires et avec des caricaturistes. Nous ne pouvons, littéralement, pas vivre sans eux.

Message de l'archevêque de Paris , cardinal André  VINGT-TROIS aux catholiques de Paris

Paris, le 10 janvier 2015
Notre pays, notre ville de Paris en particulier, ont été cette semaine le théâtre d’actes de violence et de barbarie inouïes. Depuis de nombreuses années pour nous, la guerre, la mort, c’était toujours ailleurs même si, pendant ce temps, des soldats français étaient engagés en différents pays pour essayer d’apporter un peu de paix. Certains l’ont payé de leur vie.

Mais la mort violente s’est invitée brusquement chez nous. En France, et bien au-delà de nos frontières, tous sont en état de choc. La majeure partie de nos concitoyens ont vécu cette situation comme un appel à redécouvrir un certain nombre de valeurs fondamentales de notre République comme la liberté de religion ou la liberté d’opinion. Les rassemblements spontanés de ces derniers jours ont été marqués par un grand recueillement, sans manifestation de haine ni de violence. La tristesse du deuil et la conviction que nous avons ensemble quelque chose à défendre unissent les Français.

Une caricature, même de mauvais goût, une critique même gravement injuste, ne peuvent être mises sur le même plan qu’un meurtre. La liberté de la presse est, quel qu’en soit le coût, le signe d’une société mûre. Que des hommes nés dans notre pays, nos concitoyens, puissent penser que la seule réponse juste à une moquerie ou une insulte soit la mort de leurs auteurs place notre société devant de graves interrogations. Que des Français juifs paient encore une fois un tribut aux troubles qui agitent notre communauté nationale redouble encore leur gravité. Nous rendons hommage aussi aux policiers morts en exerçant jusqu’au bout leur fonction.

J’invite les catholiques de Paris à prier le Seigneur pour les victimes des terroristes, pour leurs conjoints, pour leurs enfants et leurs familles. Prions aussi pour notre pays : que la modération, la tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve jusqu’à présent se confirment dans les semaines et les mois qui viennent ; que personne ne se laisse aller à l’affolement ou à la haine ; que nul ne se laisse aller à la facilité d’identifier quelques fanatiques avec une religion tout entière. Et prions aussi pour les terroristes qui découvrent la vérité du jugement de Dieu.


Demandons la grâce d’être des artisans de paix. Il ne faut jamais désespérer de la paix, si on construit la justice.

+ André cardinal VINGT-TROIS
Archevêque de Paris

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