Editorial du mois de janvier
Votre
curé a passé une semaine familiale en Charente, terre d’enracinement depuis plusieurs
siècles déjà... Travaillant (un peu) dans des chais, ma pensée divagua vers une
idée pour ce billet du mois de janvier, sans qu’aucune vapeur alcoolisée ne l’y
entraînât…
Pardonnez
ma prétention à confier succinctement comment s’élabore le cognac – spécificité
bien de là-bas. Après les vendanges de septembre, le raisin est broyé et le moût
(le jus issu du pressurage) est mis à fermenter pendant quelques semaines. Cela
donne un mauvais vin, acide et peu alcoolisé (7-9°) mais vin idéal pour une
double distillation ! La première distillation donne du brouillis, distillé à nouveau pour
donner la bonne chauffe. Au cours de
ces deux distillations, la tête et la
queue (ce qui sort en premier et en
dernier) sont jetées car inutilisables. Reste le coeur (entre la tête et la queue,) une eau de vie titrant à 70°
après la seconde distillation. Cette eau de vie va vieillir des années dans des
fûts de chêne du Limousin puis sera coupée (ou non) avec d’autres eaux de vie
pour donner le cognac : ce liquide ambre, vrai parfum des dieux, lequel couronne
délicatement un bon repas sur une note légère !
Où
veut en arriver le curé ? à cela : les vendanges, d’où naît le moût,
sont l’occasion d’une grande fête ; suivies du repos avant le gros travail
de distillation.
Noël
est comme les vendanges : des hottes pleines de raisin pour la
naissance d’un ‘petit Jésus en culotte de velours’ ![1]
Il
y a ensuite ces semaines de repos où ces grâces vendangées à Noël doivent se
transformer avec la distillation qui aura lieu lors du carême. Nous pourrons
alors nous débarrasser de notre laideur dans ce carême… Il nous permettra enfin
de devenir ce nectar délicieux plongé dans la mort et la résurrection de notre
Sauveur !
Ce
repos d’après Noël et d’avant Carême n’est donc pas un moment d’oisiveté
spirituelle ; plutôt un moment de maturation pour donner le meilleur de nous-mêmes.
Le raisin, sans l’homme, est mangé par les oiseaux et pourrit. De même l’homme
sans Dieu est mangé par le péché et pourrit. Pour éviter cette pourriture et
être bon pour Dieu et l’humanité, optons pour cette distillation de nos
âmes : nous n’en serons que meilleurs.
A
votre bonne santé pour 2019 !!
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